SILÈNE AUDIBERT


BIOGRAPHIE

Née en 1981 à Marseille, vit et travaille à Lyon.

Après avoir étudié la communication visuelle, Silène Audibert a poursuivi ses études à l’école d’art de Besançon. Elle y a développé un travail sur l’image, une recherche du signe dans un processus d’expérimentation au travers duquel elle a défini une pratique artistique sérielle.

Silène Audibert a élu le dessin et la gravure comme ses médiums privilégiés. Son travail artistique est nourri d’expériences sensibles durant des temps de projection, états de conscience modifiée. Elle puise son inspiration dans l’architecture du vivant,fascinée par l’éternel mouvement et par les transformations du corps. Les visions et images qu’elle se crée à partir de ressentis de son corps l’amènent à parler du corps féminin, de la relation homme nature et cosmos. Ses recherches plastiques l’engagent à travailler par assemblage et superposition. Ses premières séries de dessins faisaient référence au carnaval, à la figure et aux métamorphoses. Le costume, le déguisement, l’entrelacement des formes lui permettaient d’évoquer le corps fragile, être au monde. Désormais le corps apparaît d’autant plus en chair, porté par les flux de la nature.
Ses expériences en gravure la conduisent à explorer des jeux de combinaison et
de création de formes. Elle trouve dans cette technique la possibilité d’être en permanence surprise par le résultat. Sa ligne griffée prend une nouvelle ampleur dans ce travail in process. L’utilisation de la plaque de gravure l’incite à éprouver la matière et à se laisser guidé par les formes qui apparaissent. Elle élabore chaque série de dessins dans une recherche de formes et d’expression d’un corps en mouvement.
Sa ligne se retrouve également dans des œuvres en volume à partir desquelles elle explore d’autres matières pour parler du corps. Dans la continuité de ses expériences de combinaisons, d’assemblages et de construction de nouvelles images à l’origine d’un récit, elle utilise le collage. Elle poursuit également un travail en gravure et a l’opportunité d’éditer des eau-forte et des lithographies dans différents ateliers.
Elle participe à quelques expositions collectives à la galerie Jean Greset de
Besançon, à la galerie Jean-Louis Ramand, au musée des moulages de Lyon. Ses dessins furent aussi présentés lors d’expositions personnelles notamment à
La Prédelle à Besançon. Sa résidence au Centre d’Art Contemporain de Lacoux durant laquelle un workshop de dessins Pris sur le vif lui a permis de développer
un travail de dessins à même le mur, qu’elle a expérimenté à d’autres reprises
à la Galerie G de La Garde et au Musée des Beaux-Arts de Besançon. Ce fut à
l’occasion de son exposition « Au creux de tes fleurs mon abîme » à la galerie G
de La Garde qu’elle introduit la couleur dans ses séries d’œuvres sur papier.
Le processus de dessin est moteur dans la démarche artistique de Silène Audibert. Chaque série l’amène à se donner une règle de jeu pour développer une collection
de dessins et faire naître une histoire. L’artiste tend à nous immerger dans le dessin aussi bien dans des installations que dans des ensembles d’œuvres de petits formats. Ses protocoles de création de formes la guident vers le surgissement
d’une multiplication d’expression de son trait, du noir et blanc vers la couleur.

Pauline Lisowski

SES ŒUVRES

Voir toutes les œuvres de Silène Audibert ›

DÉMARCHE

Silène Audibert pratique le dessin en prêtant attention à ce qui surgit au fil de ses tracés de lignes. Guidée par ses sensations, par ce que lui dicte son corps et parfois par une image perçue lors de promenades dans des milieux naturels, elle se laisse surprendre par les formes qui naissent et expriment un développement possible. Ses dessins naissent de lectures, de textes, de contes. Ils la guident vers une mise en scène des corps, tendant parfois vers le grotesque et une référence à l’imagerie moyenâgeuse. Ses découvertes liées au folklore l’inspirent pour parler de la nature humaine, de ses différents états en relation avec le monde qui l’entoure. L’expérience de la gravure l’a incité à développer un travail sur la répétition et la variation de formes. L’artiste fait croître un motif qui construit une autre forme, comme une écriture automatique et compose ainsi un monde intérieur. Elle se donne des règles de jeu pour faire surgir des éléments et leurs variations.

Elle commença en noir et blanc avec une diversité de tracés et de textures pour fait naître des structures organiques. Les éléments naturels, arbres, montagnes, troncs composent un vocabulaire de figures qu’elle entrelace et combine avec des fragments du corps humain. Celui-ci se révèle parfois en cours de métamorphose et en quête d’équilibre, fragile ou portant un élément vivant. La figure du porteur présente dans le Roi des Aulnes de Michel Tournier l’a inspiré pour donner naissance à ses dessins où se mêlent figure, mémoire et éléments du vivant.

La série de dessins Les danseurs marque une étape vers la couleur. Silène Audibert découvre de nouvelles potentialités pour faire surgir des teintes en superposant, en jouant avec la transparence et les variations de matières. Les personnages, arlequins en costume de feuillages, munis de lances entament une danse de l’automne. Parés d’une enveloppe, ils incarnent un désir de se débattre, de lutter ou bien de se protéger.

Puis avec les dessins de la série Demeure se découvre une forme de coquille, de structure délicate pouvant abriter un corps. Tout en finesse, les tracés de couleurs construisent cet habitat ou organisme nous incitant à penser sa transformation dans le temps. Au fur et
à mesure de ces lignes se dessine cette figure en croissance, cabane pour se recueillir. Silène Audibert voit au travers des éléments du paysage, bois, montagnes, des fragments du corps humain. Elle combine ces motifs nous donnant ainsi à voir un être en mouvement. Les troncs d’arbres et les branches deviennent des corps où se dévoilent un intérieur, où les éléments incarnent une certaine sensualité mêlée d’effroi. C’est toute la chair et la peau comme surface de sensations qui s’exprime dans ses tracés d’une extrême délicatesse comme si l’artiste voulait nous faire ressentir un contact avec les éléments rencontrés.

Sa ligne se retrouve également dans une expérience de volumes avec Continuum, une sculpture composée de fils, chacun recouverts de cire colorée. Prétexte à une performance dansée de Valentine Verhaeghe, Alo o alo aieganz / indeterminy and body, ces éléments sont devenus une structure à la fois souple et dure avec laquelle jouer, se lover et se débattre.

Ses dessins incarnent également un corps qui se nourrit de la relation à l’autre et
dont la chair suggère l’empreinte d’éléments naturels. Le corps se fait de plus en plus présent, sexué, en état à la fois de donner vie, de se libérer ou de se protéger. Celui-ci symbolise la partie sauvage du corps féminin dans sa dimension psychologique et
spirituelle. Rencontrant un arbre écorché et charrié par un fleuve, elle entame le récit d’une femme remontant un cours d’eau pour porter ce corps jusqu’à le redresser dans une lutte face au courant et au poids de ce tronc. Ce moment est le point de départ d’une série de gravures réalisées à l’occasion de sa résidence à l’INSA de Lyon.
Au fil de ses dessins se dévoilent à la fois jouissance et violence,
enlacement et combat. Silène Audibert compose ainsi un univers où
le corps se déplace, s’élève et emporte avec lui son vécu.

Pauline Lisowski

Photographie Lucas Baez ©Photographie Lucas Baez ©

PARCOURS

Prix
2011 - Bourse d’aide à la création - DRAC Rhônes Alpes.

Sélections
2016
- ST’ART, Salon d’art contemporain, Galerie Noorforart - Strasbourg 2016 - Salon Ddessin Atelier Richelieu - Galerie Noorforart, Paris
2015 - LILLE ART FAIR - galerie Daniel Leizorovici
2013 - Festival Thessalonik - vidéo - Grèce
2012 - Biennale Internationale de Dessin Contemporain, Namur - Belgique 2008 - Semaine de la nouvelle création, Besançon

Expositions personnelles
2021 -
La petite Galerie Françoise Besson, Toujours-ses-sous-bois, Lyon 2017 - Galerie G, Au creux de tes fleurs, mon âbime, La Garde
2016 - Galerie Noorforart, Motif de croissance - Aix-en-provence
2009 - Conseil Général de Franche Comté, Vestiaire - Besançon
2008 - Galerie La Prédelle - L’homme végétal - Besançon

Expositions collectives
2021 -
L’orangerie, Curiosités d’être(s), Parce de la tête d’Or, Lyon
2021 - Galerie des Humanités, Portare , Acte III scène de recherche, INSA Lyon
2020 - Galerie des Humanités, L’Antre , Acte II scène de recherche, INSA Lyon
2019 - Galerie des Humanités, La Loba, Acte I scène de recherche, INSA Lyon
2019 - Galerie Jean-Louis Ramand, Remise-en-scène, Aix-en-Provence
2018 - Galerie Graphem, Entre les mondes, Paris
2017 - Revue Composition, La Maison rouge, Paris
2017 - Collectif Metaxu, Toulon
2017 - Galerie Celine Moine, Les minuscules, Lyon
2017 - Galerie Leizorovici, Paris
2015 - Concorde Galerie, Saint Petersbourg, Russie
2015 - Galerie L’Oeil vintage, été - Lyon
2015 - MAC Arteum, Croquer Châteauneuf-le-rouge
2015 - CACL Lacoux, Kaléidoscope, Différents visages pour l’image scientifique, Ain 2014 - Galerie G, Désir, La Garde 83
2014 - Galerie Larith - Corpus animalis et relation à autrui, Festival 1er roman Chambéry 2013 - Galerie L’estancot - Résonnance biennale de Lyon
2013 - Temporary Art Centre Eindhoven, Pays Bas - Anonymous drawing
2013 - Galerie Delikatessenhaus, Leipzig - Anonymous drawing
2013 - Kunstverein Tiergarten, Galerie Nord, Berlin - Anonymous drawing
2012 - Villa du toit, - Corps à corps, Genève
2012 - Galerie Sandra Nakicen, Multiple, Lyon
2011 - Musée des moulages, Copie right, Lyon
2010 - Parcours d’art contemporain, Carne, Paris 19e

Résidences
2019
- Galerie des Humanités, Scène de recherche «Femme-Nature», INSA Lyon
2014 - Musée des Beaux Arts - Performance de dessin - VRRR - collectif manoeuvrrr, Toulon 2014 - Centre d’Art Contemporain de Lacoux - Workshop de dessin - Pris sur le vif - Ain 2013 - La Ferme-Asile, Sion, Suisse

 RENCONTRER L'ARTISTE

Notre singularité, c'est aussi de vous permettre d'aller à la rencontre de l'artiste, contactez-là pour une visite d'atelier...