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J’ai connu Alice, à la disparition de Papa, en 2015.
Aussi remarquable que notable, elle m’a adressé, en plus d’une lettre émouvante, l’état des dépôts et consignations des œuvres de Papa.
Une galeriste engagée et honnête, une vraie.
Puis nous nous sommes revues à deux ou trois reprises dans sa galerie Vaudoise, j’avais chaque fois hâte de découvrir sa dernière exposition.
Béotienne que j’étais, elle m’a fait découvrir le travail de Fabienne Verdier, Philippe Cognée, mais aussi celui de Christian Lapie pour ne citer qu’eux.
Alice s’amusait du temps où Papa déboulait dans la galerie en perfecto et santiags, cheveux longs, rebelle en diable.
Elle se souvenait de moi, à deux ans, courant pieds nus dans l’atelier, avec un grand t-shirt taché de peinture.
En 2017, je lui demandai s’il serait possible de faire une nouvelle exposition ensemble. Avec émotion, elle m’a confié ne pas être certaine de pouvoir honorer les expositions programmées, et que, de ce fait, elle ne prenait plus d’engagement. C’est le refus le plus noble que j’ai eu à essuyer.
Une dernière visite en juin 2021.
La mémoire s’enfuyait ; pourtant, avec vigueur, Alice était là.
Alice Pauli s’est envolée vendredi.
Elle laisse au monde de l’art un vide, et un grand exemple.
Une leçon de vie pour beaucoup, et pour moi.
À la sculptrice, la galeriste, à celle qui n’a cessé de défendre l’art et les artistes, à la femme incroyable qu’elle était, je tenais à rendre hommage."
Lucie Braconnier
Nos sincères pensées vont à sa famille,
ainsi qu’à Corinne Lempen-Bret et Heidi Joye qui ont œuvré à ses côtés.
"Les artistes de la galerie", chez Alice Pauli, avec Fabienne Verdier et Philippe Cognée. 2021.